En 2016, Sophie Dejoué crée Épure dans le but de redonner le vrai goût aux bouillons. Saviez-vous que les bouillons de légumes que vous avez l’habitude d’acheter contiennent en moyenne moins de 7% de légumes ? Ils sont principalement composés de sel. Sophie, a souhaité combiner ses compétences de chimiste et de cuisinière pour mettre au point des bouillons avec plus de 72% de légumes grâce à un processus innovant : la déshydratation contrôlée.
Garantis sans traitement chimique pendant ou après récolte, ses légumes sont achetés exclusivement en haute saison et travaillés moins de 48h après récolte afin de conserver les qualités nutritionnelles essentielles.
Pour la semaine spéciale productrice, nous sommes partis à la rencontre de Sophie !
Foodette : Bonjour Sophie, est-ce que vous pouvez nous raconter votre parcours ?
Sophie : Bonjour, j’ai fait 30 ans de chimie dans le nucléaire. J’ai été recrutée dans la centrale de Blaye en 2004 en tant que chef de laboratoire de deux paires de tranches puis très vite j’ai été à la tête de deux laboratoires. Ça a été un gros challenge humain de faire fusionner deux laboratoires qui ne se parlaient pas depuis 25 ans. Au bout de 3 ans j’ai passé un CAP de cuisine, j’avais 40 ans à ce moment là. J’ai enchainé avec un Bachelor Ferrandi et j’ai fait des stages dans des maisons étoilées, notamment chez Alain Passard. J’ai été surprise par l’apparente « simplicité » d’avoir 3 étoiles. Il vous faut trois choses : des légumes d’exception, frais et en direct du jardin, la maitrise de la découpe, la maîtrise de la cuisson et de l’assaisonnement.
Foodette : Comment l’idée d’Épure est-elle venue ?
Sophie : Après mon Bachelor, j’ai réintégré mon laboratoire puis j’ai monté une table d’hôtes où je faisais 25 couverts tous les samedis. C’est à ce moment que l’idée d’Épure a commencé à émerger. Deux fois d’affilée, je me suis retrouvée à devoir faire les 25 couverts toute seule (au lieu d’être deux). J’ai monté la technique de déshydratation des bouquets garnis. Ce procédé permet de garantir la conservation de la structure des aliments (leur croquant) mais aussi leurs nutriments donc toutes leurs saveurs. Ça a plu de plus en plus, à mes amis, ma famille. Du coup je me suis demandée ce que je pouvais faire d’autres en déshydratation qui n’altèrerai pas la structure des aliments, tout ça sans mettre d’additif et en étant local et éthique. C’est le cas de tous les produits Épure aujourd’hui.
Foodette : Pourquoi avez-vous décidé de sauter le pas et de créer une entreprise ?
Sophie : Tout simplement parce qu’on mangera toujours des légumes, ce n’est pas un effet de mode. Il y a très peu d’aides culinaires disponibles sur le marché. Je veux redonner les fondamentaux, c’est-à-dire uniquement des légumes dans les bouillons, et non plein d’ingrédients bizarres. Donc je me suis lancée en 2016, sans rien savoir sur la communication ou la logistique.
Foodette : Comment travaillez-vous aujourd’hui ?
Sophie : Je travaille avec un apprenti. Nos produits sont mis au point dans le laboratoire, à partir de recettes traditionnelles, puis assemblés et conditionnés par des personnes en situation de handicap d’Etablissements de Services d’Aide par le Travail (ESAT) locaux de l’EDEA. La formation des personnes s’est faite progressivement, après plusieurs ateliers jusqu’à l’obtention de produits de grande qualité. Une expérience très riche humainement, leur bonheur d’être considéré et la reconnaissance de leurs compétences étant notre plus belle récompense. Un management à taille humaine : « la bonne personne au bon endroit ».
Foodette : Est-ce que vous avez des projets qui arrivent ?
Sophie : Oui en ce moment j’ai 12 projets de produits qui attendent dans le tiroir ! Je travaille avec aussi beaucoup d’écoles, pour apprendre aux enfants à bien manger. La transmission est quelque chose de très important pour moi, tout comme l’attention portée aux gens. Il faut que la création serve à quelqu’un, que ça ait une utilité sociale.
Pour découvrir tous les produits de Sophie, direction son site !
Vous voulez en savoir plus sur nos productrices ? Toutes leurs interviews vous attendent sur le blog.